7. Wajdi Limam : "Les théories du complot et leur réception par les jeunes : approche ethnométhodologique"
23 janvier 2017Colloque international "Les jeunes et l’incitation à la haine sur Internet : victimes, témoins, agresseurs ? Comparaisons internationales" / International Conference "The young people and cyberhate: victims, witnesses, perpetrators? International comparisons"
Nice, Théâtre - Grand Château - Campus Valrose - Université Nice Sophia Antipolis, 23 et 24 janvier 2017
Site du colloque / Website: http://youthcyberhate.sciencesconf.org
Wajdi Limam (Doctorant - CRESPPA - Université Paris 8 Saint-Denis) : "Les théories du complot et leur réception par les jeunes : approche ethnométhodologique"
Résumé :
La lutte contre la radicalisation et la prévention de la radicalisation sont devenues une priorité des pouvoirs publics en termes de discours politiques et de dispositifs de recherches et d’actions depuis les attentats de Paris.
Sur internet, une partie des jeunes semblent se reconnaitre dans le discours de la « dissidence », cette mouvance large qui s’articule autour du personnage d’Alain Soral. Ce discours faisant la promotion des « théories du complot » sous couvert de discours hypercritiques rencontrent un franc succès.
Actualisant une partie du discours de l’extrême droite dite nationale-révolutionnaire, elle recycle les stéréotypes les plus flagrants. Ainsi les Juifs deviennent partie prenante d’une « guerre métaphysique entre l’Église et la Synagogue »; La franc-maçonnerie est considérée comme le clergé officieux de la République, avec des vidéos d’hommes politiques français qui tiendraient des propos favorables sur eux; Les homosexuels sont considérés comme les agents du capitalisme et de « la société libéral-libertaire »; l’islamisme serait une nébuleuse financée par l’Arabie Saoudite et le Qatar deux pays « sionistes » qui financent Daech et les Frères Musulmans.
Ces énoncés sont performatifs car ils mobilisent des stéréotypes, des représentations, des sensations portées par une partie de la population. Ils font écho aux plus jeunes, notamment ceux qui se situent dans une démarche de « compréhension du monde » et qui vont être touché par ces thèses, ces vidéos, pleines de références théoriques.
On peut donc s’interroger sur la possibilité de prendre la défense du « système », incarné par l’État et ses dispositifs, pour déconstruire ces discours, alors qu’ils en sont la cible principale. Comment agir sur ces discours tout en renforçant l’appareillage critique des citoyens?
Wajdi Limam (PhD student – CRESPPA - University Paris 8 Saint-Denis) : "Conspiracy theories and their reception by the young people: an ethno-methodological approach"
Abstract:
Since the Paris attacks, public authorities have made the fight against radicalization and the prevention against radicalization their top priority in terms of political discourses, research programmes and interventions.
On the Internet, part of the young people seem to recognize themselves in the discourse of “dissidence”, this large trend that is framed around Alain Soral. It promotes the conspiracy theories that, under cover of hypercriticism, meet great success.
Updating part of the so-called national revolutionary extreme-right’s rethoric, it recycles the most blatant stereotypes on various themes. Hence, the Jewish people have become stakeholders of a “metaphysical war between the Church and the Synagogue”; Freemasonry is considered to be the informal clergy of the Republic, with videos of French politicians that would promote it; on their side, gay people are viewed as a libertarian-liberal society and capitalism agents, that is an inheritance from the years 1968; More recently, Islamism would be an organization financed by Saudi Arabia and Qatar, two “Zionist” countries that financially back up Daesh on one side and the Muslim Brotherhood on the other side, notably in France)
These statements are performative in the sense that they mobilize the stereotypes, representations and feelings of part of the populations. Thus they forward the message to the very young people, more particularly the ones who are trying to understand the world and who are going to be reached by these theses, videos, sustained by theoretical references.
Along these lines it seems relevant to question the possibility to protect the « system », represented by the State and its policies, to deconstruct such rethoric, as it is the main target. How can we impact on such discourses at the same time as we strengthen the critical skills of citizens?
Keywords: radicalization, prevention, youth, racism, Internet
Mots clés : cyberhaine internet jeunesse prevention racisme radicalisation
Informations
- Herve Andres (andres@unice.fr)
- 5 juillet 2017 01:51
- Colloques / Séminaires
- Français
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