Licence Creative Commons Pélerinage de la Saint Michel à Duranus

29 septembre 2003
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1. Identification

1.1. Titre de la fête : Pèlerinage de la Saint-Michel

1.2. Type de la fête : Pèlerinage dans le cadre d’une fête patronale

1.3. Commune : Duranus, entre vallée du Paillon et de la Vésubie

1.4. Lieu (toponymie) : Roccaspaviera (commune de Duranus)

1.5. Titulature : Chapelle Saint-Michel

1.6. Hagiographie : Archange, il tient une balance pour peser les âmes au jugement dernier ou terrasse un dragon

1.7. Date de la fête: 29 septembre

 

2. Contexte

2.1. Effectifs : 80 personnes

2.2. Public : résidents et habitants saisonniers de Duranus, de Coaraze, ainsi que des paroissiens de la paroisse Saint-Pons (Tourettes-Levens), membres du conseil municipal, conseiller général, chasseurs, prêtre.

2.3. Echelle spatiale : micro-région (3 villages)

2.4. Accès : à 35 km au nord de la ville de Nice, la chapelle est desservie par une piste en terre, accessible depuis le village de Duranus. Des sentiers de randonnées, depuis Duranus ou Coaraze, mènent en 2 ou 3 heures à la chapelle.

 

3. Rituels

3.1. Célébration religieuse (veilleuses, dépôt de fleurs et de dons, écriture, messe, offerte, reliques, bénédiction des enfants, des campagnes, des cordes, etc., récitation du chapelet) : A l’intérieur de la chapelle, un cahier est posé sur l’autel en maçonnerie. Les fidèles venus en pèlerinage y inscrivent leur intention de prière. La chapelle est ouverte pendant toute l’année, les personnes qui s’y en rendent remplissent également ce cahier. La messe se déroule devant l’entrée de la chapelle où le maire et les chasseurs ont installé une dizaine de bancs et l’autel. Une petite moitié des pèlerins est assise sur les bancs ou reste debout en arc de cercle autour de ce dispositif. L’autre partie est disséminée autour de la chapelle, occupée à discuter pour les adultes ou à jouer dans les ruines pour les enfants. À la fin de la messe, la procession débute en faisant trois le tour de la chapelle en partant de la gauche du bâtiment et se termine par une bénédiction des campagnes et du village, situé en contrebas de la chapelle et que l’on aperçoit très distinctement depuis le parvis de la chapelle.

3.2. Statue processionnelle (description, vêtements, bijoux, couronne, chaise, etc.) : Statue en carton-pâte polychrome du XIXe siècle (?) de 70 cm de haut. Elle représente saint Michel terrassant un serpent. Elle a été montée spécialement depuis le village par le maire, car on ne la laisse pas pendant l’année dans la chapelle ouverte. Elle est fixée sur une chaise de procession à deux manches transversaux, fabriquée spécialement, en bois peint de la même couleur que l’ensemble du mobilier (autel, bancs et armoire).

3.3. Chants et cantiques : Les chants de messe et de procession sont issus du livre de messe commun à toutes les paroisses du diocèse. Il semble exister un cantique voué à saint Michel dont personne ne se rappelle aujourd’hui.

3.4. Commémoration laïque (morts pour la France, plaque, etc.) : Aucune séquence du pèlerinage n’est consacrée à ce genre de commémoration.

3.5. Procession :

3.5.1. Ordre : quatre porteurs, quatre musiciens (trois fifres et une caisse claire), le prêtre, les hommes politiques (maire et conseillers municipaux, conseiller général) et les fidèles. Les pèlerins qui ne participent pas à la messe restent assis autour de la chapelle.

3.5.2. Matériel : La statue, sur sa chaise à deux traverses, est portée par quatre hommes du village, membres de la société de chasse.

3.5.3. Parcours (plan cadastral) : La procession tourne trois fois autour de la chapelle, en débutant par la gauche. Les musiciens jouent alternativement un « Ave Maria » avec le prêtre qui entonne des chants de procession et la litanie des saints. La statue est au départ tournée dans le sens de la marche, c’est-à-dire vers la chapelle. À la fin de la procession, les porteurs orientent la statue vers le village. Le prêtre effectue alors la bénédiction par aspersion et remercie les participants.

 

4. Activités non religieuses

4.1. Discours des autorités : Les hommes politiques sont mentionnés au début de la célébration par le prêtre, mais ce n’est que le lendemain, lors de l’apéritif offert par la municipalité au village que se déroule le discours des autorités. 

4.2. Apéritif : L’apéritif a lieu après la procession. Dès que le prêtre a rangé les instruments liturgiques dans sa mallette, trois ou quatre membres du comité des fêtes investissent l’espace de la célébration, en rangeant les bancs, repliant la nappe de l’autel et en y installant un réservoir d’eau à robinet, une dizaine de bouteilles d’apéritif (whisky, apéritif anisé et vins cuits), les gobelets et les biscuits apéritif et les chips. Pendant ce moment de convivialité, les musiciens entament l’exécution de morceaux du répertoire provençal et niçois. Cette séquence dure environ trois quart d’heure.

4.3. Commensalité : Le repas de midi est un pique-nique rassemblant les familles et les affins, qui se regroupent soit autour de la chapelle soit au milieu des ruines du village de Roccaspaviera. On y consomme le plus généralement des charcuteries sous vide, des plats de tarte (pissaladière, tourte de blettes), des salades ou des sandwichs. Comme dans plusieurs de ces fêtes, il n’est pas rare que certains plats fassent le tour des groupes voisins.

4.4. Autres : Le matin du pèlerinage, les membres de la société de chasse et le maire sont montés très tôt à la chapelle afin de préparer le café, offert aux arrivants. Le pèlerinage est également l’occasion pour les habitants de Duranus de revenir visiter le site de l’ancien village de Roccaspaviera, qui légendairement, aurait été maudit par la reine Jeanne.

 

5. Enquête

5.1. Dates d’enquête :  29 septembre 2003

Mots clés : anthropologie espace sacre ethnologie fetes pelerinages processions rituels

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